Initialement, on devait partir tôt ce matin pour Husavik observer les baleines. Je m’y étais pris un peu tard donc le dernier créneau dispo était à 12h30 sachant qu’on avait a minima 2h20 de route pour rallier Husavik d’ici. Ca passait juste, mais ça passait.
Sauf que bien sûr la météo s’en est mêlée et que hier je m’étais rendu compte que ce matin sur Husavik, ils annonçaient tempête. J’avais donc pu switcher au dernier moment pour un créneau le lendemain histoire de se donner une petite chance d’aller voir nos baleines.
Du coup ce matin, on n’avait plus vraiment de programme. On sait qu’on dort à Myvatn ce soir qui est à un peu plus de 2h de route, mais avec de la flotte prévue un peu partout sur le trajet on n’avait pas de grande perspective de visites sur le chemin.
On fait donc nos adieux tranquilou bilou à nos Italiens et on prend la route. On ne se cogne pas l’heure de détour pour retourner aux sculptures de Arctic Hendge vu le temps, mais on promet à Noah une petite surprise en compensation.
Finalement dans cet océan de pluie, à l’approche du canyon d’Asbyrgi, le temps se découvre « un peu » et pour avoir notre dose de dopamine (on marche plus de 10km par jour ce qui créé presqu’un manque lorsqu’on ne fait rien), nous voilà k-ways et pantalons de pluie vêtus, prêts à arpenter Hjodaklettar, ce qui en Islandais signifie quelque chose du genre la montagne qui parle.
En effet durant cette courte marche de 3km, on va randonner au milieu de formations rocheuses étonnantes donnant une fois n’est plus coutume libre court à l’imagination débridée de Virginie qui va y voir des éléphants partout, alors que clairement, c’est un crocodile, voir un rhinocéros selon Noah et moi.
Mais ce qui donne le nom du lieu que je ne m’aventurerais pas à réécrire (mon ordi semble lui aussi refuser les copié-collé de mots islandais), c’est la faculté qu’ont ces formations de répercuter les sons en échos.
Et Noah va bien sûr s’en donner à cœur joie, la montagne répercutant parfois plusieurs secondes après de manière parfaitement distincte les mots que Noah a prononcés.
Dans le dédale de ces formations, on atteint une gigantesque grotte d’une dizaine de mètres de haut et d’une vingtaine de large en pierre de lave cristallisée qui m’inspire modérément confiance au vu du nombre de morceaux de roches tombés du plafond qui jonchent le sol.
Noah, lui, y voit une piste de quad qui n’attendait que lui, et se met à tracer un circuit dans le sable et la roche pendant une quinzaine de minutes pendant qu’abrités, on voit la pluie s’intensifier autour de nous.
Le temps de reprendre la route, et bien entendu, on finit pour la quatrième fois du séjour notre rando sous une pluie plus intense. Mais parfaitement équipés pour une fois, elle se fait dans la joie et la bonne humeur.
On reprend la route et on fait l’impasse sur les 2 cascades majeures de la région pour les avoir déjà vues dans de meilleures circonstances lors de précédents périples.
Vient donc le temps de la récompense. « Noah ? Tu veux te faire un bain chaud ? » « Noooo, euh OUIIII ! » (le début du Noo c’est la force de l’habitude. C’est ce qu’on appelle la réponse réflexe à toutes nos questions avant que la question initiale percute en effet le cerveau de l’enfant de 5 ans).
Après donc le blue lagoon, la piscine naturelle, la rivière chaude, les Vok baths et la piscine thermale, cap vers les Myvatn Baths.
En arrivant, un vent à décorner les bœufs couche les fumerolles environnantes au sol, mais à la seconde où on sort en maillot de bain, le vent est tombé, la température de 10 degrés est en accord parfait avec les 38 degrés de l’eau. Le ciel se dégage même, laissant quelques rayons de soleil passer d’ici de là.
On va donc crocodiler dans les bains une bonne heure et demie et ça fait du bien.
Comme le temps n’est plus à la pluie et que Virginie n’a toujours pas eu sa dose de marche, je regarde ce qu’on pourrait bien faire.
Myvatn c’est un peu un casse-tête pour nous. C’est une zone où sur un périmètre assez restreint il y a une multitude de choses à faire. On y a déjà été 2 fois, dont une fois plus de 4 jours. On a donc quand même déjà bien arpenté la zone, mais il y a toujours des choses nouvelles qu’on a zappé, ou des endroits qu’on a vus sur un temps moyen ou qu’on a juste envie de refaire.
Hverir me perturbe depuis le début car c’est un des endroits les plus connus et pourtant on est presque certain de ne pas l’avoir vraiment fait. La faute au fait que le même lieu s’appelle parfois Hverir et visiblement également Namajdfall. C’est l’occasion vu que le soleil a pointé le bout de son nez d’en avoir le cœur net et d’assouvir notre besoin de se dégourdir les pattes.
Alors autant le dire tout de suite, le cœur net, on a l’a eu, les chaussures nettes, c’est une autre histoire. On les a plus déguelassées en 15 minutes que depuis les 17 jours qu’on a passé en Islande jusqu’à présent. La faute à cette fichue zone géothermale où les sols chauffés à 60 degrés provoquent toutes ces marmites en ébullition qui dégoulinent et génèrent un sol boueux bourrés de minéraux divers et variés qui ont une propension certaine à boucher tous les interstices des rainures de nos semelles avant de se solidifier en une pâte indécrottable, tant est si bien qu’on devra changer de chaussures avant de remettre les pieds dans la voiture.
Ca me fait sourire de dire cela, car si vous voyez l’état de la voiture et plus particulièrement le siège de Noah qui est crade de chez crade avec la multitude de petits princes écrasés, de miettes de pain, de popcorn, taches de compotes etc…, si on a eu des scrupules à aller dans la bagnole au point de se déchausser et de mettre en quarantaine nos pompes dans des sacs plastiques c’est vraiment qu’on avait atteint le summum de la craditude.
Cela nous permet en tout cas d’arriver tout beau tout propre à Vogafjos Farm resort, un de ces motel sans le moindre luxe comme l’Islande sait le faire mais qui nous fait bien kiffer parce que le restaurant donne sur l’étable. Enfin, pour être précis, ils ont quand même mis une vitre de séparation entre l’étable et le restaurant, mais on a quand même l’impression de manger avec les vaches.
Après avoir nourri et fait des papouilles aux vaches – et s’être rendu compte que sur le panneau contre lequel je m’appuyais il était clairement écrit de ne surtout pas nourrir ni papouiller les vaches, on retourne à une heure raisonnable pour une fois dans notre chambre.
Comme Virginie a acheté un deuxième jeu de cartes, on initie Noah au rami. Il s’en sort plutôt très bien surtout que les brelans et les suites, maintenant qu’il est devenu adepte du poker, il maîtrise. Mais après 2-3 parties, il décide d’inventer son propre jeu de cartes et là, clairement on l’a perdu.
Allo Noah ? Allez, Time to go to bed.
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.