En écrivant ce titre, plus que moyen je vous l‘accorde, je mesure la difficulté de nos amis de L’Equipe qui depuis des dizaines d’années doivent trouver chaque jour une Une, si possible avec un jeu de mots plus ou moins subtile.

Restons dans la thématique sportive. Aujourd’hui, seconde étape du rally en buggy :  Icapui – Ponta do Mel – Galinhos. 4h d’étape, 3h de plage, 1h de bitume.

Mais avant ça, direction le petit déjeuner. Moment préféré de Noah parce qu’il choisi au buffet tout ce qu’il veut… puis ne mange presque rien puisqu’il trouve toujours quelque chose de plus intéressant à faire à côté. 

Et aujourd’hui, ce sont les singes capucins (qu’il avait dédaigné à Rio pour jouer dans le premier téléphérique du Paine de sucre) qui le détourne une nouvelle fois d’un bon petit déjeuner.

Petit aparté d’ailleurs. A l’heure ou j’écris (déballage temporel J+2) on a parcouru au compteur de Polar Steps 28 616 km en 34 jours, soit une moyenne de 841,6 kilomètres parcourus par jour. Pas étonnant que Noah en prenne plein les yeux et que chaque jour, il y ait un nouvel environnement, une nouvelle faune, des nouvelles odeurs à découvrir. 

Mais revenons aux capucins et au regain d’intérêt de Noah lors de cette seconde rencontre. Au début, les capucins venaient chaparder sur les tables. Ils se sont fait chasser par le staff, d’autant que Noah commençait à leur préparer un petit déjeuner rien que pour eux, et ont donc élu domicile dans leur “petite maison”. Noah vient donc les étudier, puis décrète que le petit déjeuner que je lui ai pourtant apporté avec amour pour qu’il grignote un truc est finalement plus adapté pour les capucins. 

Une fois cette attraction terminée, Noah s’emploie à suivre un coq qui passait par la. “En fait, je vais voir le coq qui m’a réveillé ce matin. Mais c’est normal de se réveiller quand le coq chante”. Pas faux. Bon il était 6h alors nous on aurait bien dormi un peu, mais c’est pas faux.  

Et voila que le coq est désormais supplanté par une noix de coco tombée par terre. Noah se lance dans la constitution d’un nouveau trésor. Il parait que je faisais pareil à 5 ans. On part en recherche d’un lieu, puis Noah dispose petit à petit les objets glanés d’ici de là de son nouveau trésor. Il en découle comme à chaque fois une composition digne de figurer au MOMA. Titre de l’œuvre : “Coco Tree”.

Il n’est même pas encore 9h et on a fait plus de découvertes en 1h qu’en une semaine à Paris. Comme Giovanni nous a donné rdv à 9h30 (horaire des marées basse oblige), on va activer Virginie sur les sacs, puis on transforme le buggy en sèche linge géant pour sécher les fringues encore trempées de la veille Suite au naufrage de notre buggy. Avec l’humidité de la nuit, elles n’avaient toujours pas séchées.

9h20 : tout est presque sec.

9h25 : ils annoncent grand beau donc on se met en tenu de combat contre la chaleur. En effet dans un buggy, celui qui est à l’arrière est totalement à découvert, mais celui qui est à l’avant n’a pas la protection des vitres sur les côtés donc il peut cramer tout aussi aisément, le look plouc en plus puisqu’il cramera que d’un côté.

Bandana, foulard, haut à manche longue et crème sur le visage. On aborde donc le look Madmax en haut et, pour le bas, en ce qui me concerne, j’abandonnerai toute forme de dignité en me confectionnant une jupe avec un foulard de Virginie pour me couvrir les jambes. Mais cela ne veut pas dire pour autant que je partagerai cette tenue avec vous. Ce qui se passe au brésil, reste au brésil.

9h30 : pile à l’heure on décolle.

On roule sur la plage de sable blanc jusqu’à Tibau, le village frontière entre l’état du Ceara dans lequel on se trouve et le Rio Grande du Norte. A Tibau, il y a une rue dont les numéros pairs sont à Ceara, et les numéros impairs à Rio Grande. Ca doit être simple à administrer tient… On poursuit notre route sur les plages jusqu’à l’embouchure du fleuve Mossoro (du même nom que la ville située à 30km à l’intérieur des terres qui est la seconde plus grande ville de la région après Natal). 

On prend un mini ferry pour traverser. L’occasion de prendre une glace à Noah et de recharger en eau. On débarque à Areia Branca devant une très jolie église bleu cyan.

Tient j’y pense en regardant la photo de Virginie près de l’église. Avez-vous remarqué qu’elle et Noah sont toujours parfaitement assortis vestimentairement parlant à leur environnement ? Ces camaïeux de couleurs sur les photos, vous l’aurez compris, c’est le talent de Virginie.
“Le poids des bagages, le choc des photos”.

Je vous invite à aller sur son compte Instagram. Perso, je suis trop rétrograde pour avoir un compte (la même aversion aux réseaux sociaux qui me fait tenir un blog en 2020) et je ne sais même pas comment la suivre, mais sur l’accueil du blog, en bas de page, vous avez les accès à son instagram et les dernières photos.

Je reviens à notre histoire. On pousse la chansonnette du bruit du moteur du buggy jusqu’à la plage de Ponta do Mel. Les bateaux de pèche hétéroclytes – les jangadas – font partie du paysage ambiant et je dois dire qu’ils sont un ravissement qu’ils soient échoués sur le sable ou en mer.

On croise finalement peu de faune en revanche. A part un attroupement de petits vautours autour d’une carcasse de tortue, rien à se mettre sous la dent. Ici, c’est les paysages et les grands espaces.

A ponta do Mel, on s’arrête à une petite possada qui surplombe l’océan pour déguster poissons et fruits de mer. On se rafraîchit dans une mini piscine en attendant de manger, puis on part faire un petit plouf dans l’océan.

Il est 14h, c’est l’heure de repartir. Ici c’est toujours l’horaire de la marée basse qui décide. On longe l’océan pendant une trentaine de kilomètres, puis, embouchures de fleuve trop fréquentes obligent, on bifurque sur 70Km à l’intérieur des terres, parcourant des puits de pétrole digne de ceux qu’on peut voir au Texas. 

On re bifurque ensuite vers la mer à l’approche de notre destination, Galinhos. On traverse la plus grande zone de stockage de sel de la région. Il faut dire qu’avec la pèche et le pétrole c’est l’une des grandes richesses du coin. Tout le sel récupéré des marrais salans qu’on croise depuis ce matin aboutit ici. On passe à côté de collines blanches en forme conique de plusieurs dizaines de mètres de haut et Noah s’émerveille d’imaginer que ce sel, va partir en bateau à partir d’ici vers tous les points du globe pour finir dans sa petite assiette.

S’ensuit une traversée de champs d’éoliennes tandis que le paysage se transforme progressivement en dunes blanches immaculées. 

Galinhos se situe À l’extrémité d’une péninsule longue de 30 kilomètres accessible uniquement à marée basse. A marée haute, la péninsule se trouve coupée du continent. Après 30 bonnes minutes à fond sur le sable pour la plus grande joie de Noah, on arrive à Galinhos juste avant le coucher du soleil. 

Alors que je me dirige pour faire le check-in, Noah part comme une balle vers la mer. Virginie à sa poursuite. Le buggy c’est super, mais il a besoin de se dépenser. Le gars de la Poussada Brésil Adventure m’explique qu’ici les formalités on s’en fout (de toute façon on ira pas bien loin vu qu’à marée haute on est sur une île).

Petite remarque comme ça, mais c’est étonnant le choix du nom de cette poussada qui fait club de vacances pour touristes de masse alors même que c’est l’exact opposé. Ce coin n’est pour le coup vraiment pas touristique.

Pendant ce temps, Noah alterne, pour le plus grand épuisement de Virginie, entre la mer et la piscine naturelle qui s‘est formée à marée basse près de la Poussada. Très jolie retenue d’eau entre les dunes prisée des locaux.

Sans grande surprise, il fait maintenant presque nuit, et Noah sera comme d’habitude le dernier à quitter les lieux, et encore, comme on dit, à l’insu de son plein gré.

Ca y est, nous sommes au bord de la plage après avoir vu un beau coucher de soleil à siroter 2 caipirinhas. Nous sommes le 14 février, jour de la saint Valentin comme vient me le dire un français au titre de la “solidarité masculine” au cas ou j’aurai oublié. Il me glisse que au Brésil, c’est en juin, donc ca peut toujours servir d’excuse, si j’ai rien préparé. Bon en l’occurrence c’est vrai je n’ai rien préparé, mais en plein tour du monde, ne suis-je pas un ravissement De chaque instant à moi toute seul ?

Noah nous laisse un peu tranquille pour profiter de ce moment de plénitude tandis qu’il ratisse “au sens propre du terme” la plage du restaurant. Il a en effet récupéré un râteau et dessine des motifs avec. “Laissez moi tranquille, j’ai beaucoup de travail”. T’inquiète petit bonhomme, on va pas se battre.

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