Journée des visites. Nima aux commandes. Ses deux disciples français au taquet. Au menu, le mémorial Chorten (monument érigé en 1974 en mémoire du troisième roi), l’école d’arts traditionnels, la Bibliothèque et les Archives nationales, le musée de la culture populaire, la réserve de Takins et une montée en haut de la ville.

Petit pays, grande richesse culturelle. Le Bhoutan tient en tous cas à préserver son identité et surtout la transmettre aux jeunes générations. Des jeunes. Nous en avons vus aujourd’hui à l’école des Arts traditionnels, école subventionnée par le Gouvernement et qui forme sur 5 ans les étudiants aux techniques de la sculpture sur bois, sculpture sur argile et boue, poterie, broderie, tissage, peinture. L’école des arts se visite comme un musée vivant et c’est extrêmement intéressant de voir l’habileté des jeunes artistes et d’observer l’intervention des professeurs.  C’est beau de voir les gestes, LE geste de chaque art. Et leurs outils. Aiguille, pinceau, marteau, pilon, crayon, raclette, machine à coudre… Mais pourquoi retrouvons-nous les femmes à la broderie et au tissage et les hommes à la sculpture et à la peinture ? Une question d’intérêt nous répond Nima. Les préférences sociales ont la peau dure je dirais. Maman, tu seras surprise de voir une magnifique Singer des années 1900.

On finit par les magasins d’artisanat de l’école : 3 étoles, un sac, un collier et un bracelet. Frédéric est ravi. Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris mais on ne peut pas résister à la beauté des couleurs et des tissus bhoutanais. Si je commence à ressembler à une bhoutanaise, les cheveux restent encore très loin de la teneur locale.

A proximité, le musée de la culture populaire. Là encore, le musée se veut avant tout être un témoignage aux jeunes générations urbanisées d’une identité riche qu’il serait bon de préserver. Des objets traditionnels liés à la vie quotidienne au cas où ceux-ci viendraient à disparaître. L’objet d’exposition ? Une maison traditionnelle de 4 étages. Chaque étage joue un rôle précis. La cave, réservée aux animaux (vaches), le rez de chaussée où on stockait les aliments, le 1er étage avec la cuisine (lieu où il faisait le plus chaud et qui servait également de salle à manger, de salon et où la famille dormait le plus souvent) et enfin un grenier ouvert sur l’extérieur qui sert essentiellement de rangement (on voit encore beaucoup ce principe de grenier sur les maisons). A chaque étage sont exposés les objets, contenants, outils, textiles associés, qui étaient et/ou sont encore utilisés par les populations rurales notamment. Certains tissus exposés, datant de 60 ans environ, étaient impeccablement conservés. Je parle au passé mais beaucoup de familles vivent encore comme cela. Juste le téléphone portable qui s’est rajouté aux outils.
J’arrête de faire l’article, mais ce qui surprend toujours, pour des contemporains et urbains comme nous, c’est l’organisation parfaitement maîtrisée de l’habitat. Et là, dans un pays aussi froid et humide que le Bhoutan. On retourne à la capacité de semi-autarcie dont les bhoutanais font preuve encore aujourd’hui.

Rien ne serait complet sans le contact avec l’animal. La surprise du jour, le Takin. Non, ce n’est pas un plaisantin bhoutanais mais l’animal endémique et emblématique du Bhoutan. La légende dit qu’il est le fruit de l’association entre une chèvre et une vache (il est classé dans la famille des ovins-caprins). Il a l’air en tous cas d’un animal venu de nulle part, foutu comme un arc de cercle et marchant comme s’il vivait ses dernières heures. Menacé dans son environnement naturel, il est en paix dans cette réserve.

 

Timphu, ta visite nous a plu, comme une douce ballade après le trek. Mais j’attends avec une certaine impatience notre sortie karaoké-bar club de samedi soir à Paro. Attention, Nima va peut-être faire une « attaque en règle » de jeunes bhoutanaises. On le soupçonne, lui et le conducteur, d’avoir les yeux qui traînent. Normal, il est jeune, célibataire, guide et il nous parle tellement avec des étoiles dans les yeux du « Devil Mad man », le guru qui aurait tué l’ogresse nymphomane à coup de son sexe et de son arc !

0 Commentaire

  • laurentk
    Posted 17 octobre 2010

    Je n’en avais encore jamais entendu parlé du “Takin“. Elle a l’air quelque peu inhabituelle la bestiole. En tout cas, effectivement, l’espère est en voie de disparition ….
    Le saviez vous: si on tape “takin” dans Google.fr (http://goo.gl/Sa6q), Enriqué Iglesias arrive dans le haut du classement, juste en dessous des photos de la bête à poils. trop drôle 😉

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