C’est l’histoire d’un plan qui avait tout pour foirer et qui s’avère être une heureuse surprise.

Pour comprendre, il faut revenir 48h en arrière. Au rythme effréné ou nous allons depuis 2 mois – pour rappel on tourne à une moyenne après 2 mois de 812 Km parcouru par jour, autant j’ai bien travaillé les parcours en amont de Paris, autant au quotidien, je ne me replonge dans notre programme et mes notes que 48h au mieux avant d‘arriver quelque part, pour caler ce qu’on va faire dans la journée.

Ce détour de 2 jours dans le Mesa verde au Colorado, que peu de gens font lors d’un traditionnel tour des grands parcs, je l’avais rajouté sur la base d’une seule photo. Celle du Cliff Palace. Une ruine datant d’il y a 800 ans d’un village d’un peuple indigène creusé dans une falaise. Pas vraiment le genre de choses que les gens ont en tête quand ils font la tournée des parcs. Mais voilà, ce truc m’avait tellement étonné que je m’étais dit que ca valait bien un détour de 2 jours. 

Virginie avait fait la sélection des hôtels sur tout notre programme des grands parcs et avait séché seulement sur un lien le Mesa Verde. Tous sans le moindre charme pour ne pas dire moche, et un seul hôtel de « bon standing » mais fermé.  Bref, j’avais repris la main sur le choix de cet hôtel, et, entre 2 urgences à gérer au bureau, j’avais trouvé en 30 secondes un hébergement 2 étoiles mais avec de supers commentaires : Le Canyon of the ancient guest ranch, pour être honnête, je n’avais pas bien compris le concept. Etait-ce de l’hôtellerie, du B&B ou de la maison ? Mais j’avais accroché sur une photo avec une belle cheminée et avait réservé là en me disant que ce n’était de toute façon que pour 2 jours.

Quand il y a 48h je me suis donc repenché sur notre programme pour voir ce qu’on allait pouvoir faire là-bas, outre que j’avais zappé le fait qu’il fallait plus de 3h de route pour atteindre l’endroit en question, je découvre avec horreur que si le parc est bien ouvert à cette période de l’année, le seul truc que je voulais vraiment faire, le Cliff Palace, lui, ne peut se visiter qu’accompagné d’un guide de la tribu locale, et que les visites guidées, elles, ne commencent au mieux qu’en avril. 

Je continue ma lecture de ce qu’on peut faire d’autre dans les environs, et en gros tout est fermé de chez fermé. Ou plutôt, au début tu crois que c’est ouvert, mais il y a toujours une foutu histoire de guide qui ne bosse pas en hiver qui doit t’accompagner et qui rend la sortie caduque. 

Virginie devant mon désarroi avait été super compréhensive et m’avait dit qu’on en tirerait toujours un truc sympa et qu’au pire on se reposerait. Donc quand on était arrivé hier soir de nuit par temps couvert et qu’on ne trouvait pas notre maison (sans avoir dit à Virginie que c’était un 2 étoiles), je me disais que j’allais faire mon premier billet laconique de 3 lignes sur notre blog depuis notre départ de Paris et passé sous silence nos 2 prochains jours d’aventure au Mesa Verde. Sur notre blog ! La vache ca fait tellement old school de dire « sur notre blog ». J’ai quoi, 40 ans au moins ! Merde, c’est vrai j’ai passé 40 ans…

Du coup, en arrivant et en voyant que la maison est top, le reste n’a plus grande importance. Et ca se confirme le matin – enfin ce matin pour être plus précis il pleut, puis il se met à grêler, mais les alentours de la maison sont aussi beau que l’intérieur (la je vous montre des photos de la fin de journée quand le soleil s’est dégagé, mais c’est pour montrer la maison). Un peu plus et on s’attendrait à voir Laura Ingalls gambader dans les prés.

Comme il fait pas beau et qu’on est trop bien dans notre maisonnette, c’est décidé, ce sera donc cocooning aujourd’hui pour la première fois depuis notre départ. Virginie nous prépare un petit dèj avec les œufs frais de la ferme que Ming nous a déposé ce matin.

Puis Virginie se lance dans une frénésie de machines à laver en mode maniaque, condamnée qu’elle est depuis 2 mois à faire des micro-lessives dans un lavabo car on ne reste le plus souvent pas assez longtemps pour faire une laundry en bonne et due forme. Je me permets juste la remarque du gars qui tout d’un coup est pris d’inquiétude en pensant à la tache de Macbeth quand je vois Noah se faire une micro tache et Virginie s’empresser de le déshabiller pour mettre le truc à la machine. Propre ok, mais n’exagérons rien.

On entame donc notre journée de « président normal » comme dirait notre cher regretté Hollande (regretté, non, il ne faut pas exagéré). Noah se met à jouer avec ses voitures. Moi j’écris mes billets. Virginie à la lessive. Oh ca va, c’est pas macho, c’est factuel ce matin.

Toujours est-il qu’à 9h30 quand le temps se dégage et que Garry, le mari de Ming, vient taper à la porte pour emmener Noah voir les animaux, Virginie enfile un truc pour ne pas ouvrir à poil, moi je sors juste de ma douche et Noah est en pyjama. Ok il repassera dans 40 minutes pour nous emmener faire le tour du propriétaire. 

La pluie s’est arrêtée, on part en voiturette (ou comme l’appelle Noah en Pétrolette) en compagnie des 2 chiens (Bessie et Dolores) voir les petits agneaux qui sont nés hier. Grosse séance de calinothérapie en perspective. Dolores est un chien des Pyrénées qui ressemble beaucoup à Snow en moins massif.

Puis Noah repère des bottes de foins en face de l’enclos des agneaux et ne résiste pas à l’envie de monter tout en haut et jouer dedans.

Il y fait la rencontre d’un des 2 chats de la ferme, Bear Bear. Et bien ce gros chat, qui pèse pas loin du poids de Noah est le plus affectueux des chats qu’on n’ait jamais rencontré. Désolé Anouk et Jenn, mais vos chats sont beaux, mais franchement antipathiques (ce sont des chats, quoi). Et désolé les Ledieu, mais celui-là, il est encore plus câlin que les votre. En moins de temps qu’il en faut pour le dire, voici Bear-bear qui sur simple appel de Garry, sort et vient câliner Noah.

On repart en pétrolette jusqu’à la maison de Garry et Ming, puis de là, on va visiter le mausolée qu’il a construit à partir de pièces rapportées d’un long séjour en Inde. 

On redescend ensuite vers les près. Au ranch il y a 2 catégories de moutons, les «Incredibles » (Les Indestructibles en référence au dessin animé) que Garry a recueilli à la naissance et élevé comme des animaux de compagnie dans sa maison, et les autres moutons qui ont vocation à finir pour la plupart dans ton assiette.  Les Incredibles ont tous un nom et une histoire. Voici Liberty, Sacha, Quasimodo, Natacha (beaucoup de noms russes ? Pourquoi ? Parce que Garry trouve qu’ils ressemblent à des russes). 

On tente une incursion pour aller voir les vaches, mais il a beaucoup trop plu et le terrain est gadouilleux. On verra demain.

On repart ensuite vers les autres « guest house » ou l’on retrouve Ming. Noah s’amuse à côté d’un vieux tacot et on fait la rencontre du deuxième chat, Rasco, le frère de Bear-bear. Voilà, les présentations sont faites on connaît presque tous les personnages les plus importants du domaine.

Le temps se gâte un peu et tout ça a bien fatigué Noah, donc on retourne dans notre maisonnette pour une petite sieste. Revigorés, on repart avec Noah vers les bottes de foin à son réveil. On monte, on redescend, il me jète du foin, le paradis de Noah en somme.

On continue notre petite ballade et on élit domicile près d’une des Guest house, la Ranch House.

Noah enchaîne avec Virginie sur la création d’une œuvre d’art digne de figurer à la FIAC. Ils partent de la construction d’un feu de camp, puis à partir de brindilles se mettent à décrire des arabesques sur une quinzaine de mètres carrés.

Très rapidement Noah prend le lead et se contente désormais de distiller à Virginie ses ordres. Elle doit aller chercher des brindilles, puis les disposer comme ceci de manière à respecter son tracé, et il l’a corrige quand cela ne correspond pas exactement à ce qu’il imagine. Aïe aie aie. Les chiens ne font pas des chats on dirait.

Il est presque 17h30, le maître du temps (moi) s’interpose pour rappeler que si on veut aller dans la ville de Cortez grignoter un truc, il ne faudrait pas trop tarder, car Cortez est à 30 minutes de voiture quand même.

Dîner au Farm Bistro, endroit écolo de la région qui s’approvisionne de produits locaux, puis retour tranquille juste avant la nuit pour profiter du coucher de soleil sur la route, puis d’un bon feu de bois dans notre super maison.

%d blogueurs aiment cette page :