On nous avait prévenus dès le début. L’Arenal s’est un « must see » du Costa Rica, mais il ne faut pas s’y attarder car autour c’est bourré d’hôtels et de trucs genre aventures à faire les imbéciles sur des poulies dans les arbres, etc… En revanche l’Arenal de nuit avec le volcan qui gronde et la lave qui jaillit ça le fait.

On avait donc décidé d’arriver plutôt en fin de journée et de se faire un stop avant entre le Tenorio et Arenal. Comme hier, le temps autour des volcans est pourri. Les chances de voir l’Arenal ce soir seront faibles. On verra.

Vers 10h, on part vers Cano Negro, totalement au nord du Costa Rica, à 30Km de la frontière avec le Nicaragua pour faire un tour en bateau sur les lagunes et voir des oiseaux, des iguanes, des caïmans… et surtout du beau temps (l’un des fameux micro climat du Costa Rica).

On se fera donc un détour de près de 2h pour aller à Cano negro. A 11h30, on arrive au petit village et on se trouve un guide. Le temps est un peu nuageux mais plutôt beau en effet et c’est une bonne nouvelle parce que des 5 bateaux amarrés au ponton, on monte dans le seul qui n’a pas de toit.

Dès les 5 premières minutes, on comprend que Cano negro, c’est un sanctuaire incroyable d’animaux. L’approche en bateau permet un peu comme aux Galapagos de s’en approcher très près, et là aussi, comme c’est loin de tout, il n’y a aucun touristes. Cano negro est à nous pour 3h !

En route pour un petit cours d’ornithologie grâce à Virginie qui a mis du temps pour mettre un nom sur les photos des birds. Merci Virginie !

Anhinga, que l’on retrouvera plus tard dans un rare moment de pèche à essayer de gober un poisson visiblement trop gros pour lui à avaler et qu’il finira par faire tomber et à perdre dans la lagune. (Pour la vidéo, faudra attendre un peu, mais la photo parle d’elle-même)

Virtuellement le seul Martin pécheur qu’on a réussi à photographier correctement. Il ne tient pas en place, est petit et vole à une vitesse ahurissante.

Les aigrettes aussi. La première, c’est la snowy egret avec les pattes jaunes, la seconde, c’est la great egret, plus grande, mais aux pattes noires.

En vol, la great egret dont Fred n’est pas peu fier d’avoir chopé cette photo.

Et sur les rives, beaucoup d’iguanes terrestres, très colorés et d’un orange plus foncé que ceux qu’on avait vu aux Galapagos. Vitesse de déplacement incroyable quand ils veulent, et très agiles dans les arbres.

Le temps se met à se gâter et les premières gouttes tombent. Et nous, on a rien pour se protéger. Heureusement, sur la rive, il y a une petite maisonnée. On a tout juste le temps d’y rentrer qu’un déluge s’abat avec de la pluie à l’horizontale (tant mieux, les bateaux qui avaient un toit n’auraient servis à rien avec une telle pluie, les bateaux font 1 m de large.

Micro climat oblige, les nuages sont chassés en 10 minutes et au moment de partir une femme vient nous apporter une parka et 2 parapluies. C’était la maman du guide qui habitait là. Ah, ce qui est bien avec les mamans, c’est  qu’elles pensent à leur fiston ! Ca c’est partout dans le monde on dirait.

En repartant, on navigue quelques minutes, le temps de voir pleins d’oiseaux et de se faire narguer par les martins pécheurs toujours trop difficiles à photographier même si là, on a réussi à avoir le belted Kingfisher, et on met pied à terre pour traverser une petite étendue de forêt et déboucher sur une lagune fermée ou se trouvent des spatules roses (genre de flamands roses qu’on avait aperçu en vol au Tenorio subrepticement).

Et les spatules roses.

Le Northern Jacana

Le boat billed Heron, un de nos préférés, avec sa tête un peu jouflue.

Le Neotropic Cormoran, qui, contrairement à son homologue des Galapagos dont on vous a déjà parlé, a toujours ses ailes, lui. Il faut dire qu’ici, le problème de la nutrition n’a pas l’air clé. il peut se permettre de dépenser plus d’énergie et de voler. résultat, ses ailes ne se sont pas atrophiées.

Retour ensuite sur le bateau pour un festiival d’animaux en tout genre, et notamment un grand arbre ou on trouvera (comme souvent dans notre voyage d’ailleurs), une profusion d’espèces différentes dans un même périmètre : 2 caymans tête bêche, 1 black crown héron, 1 et, pas visible sur la photo, une trentaine de nids de cormorans juste au-dessus de l’arbre.

Le green Heron

Le black crown Heron (en plus grand)

Et pour rester dans les hérons, le Bare throat tiger Heron

Plus loin, on croisera aussi au milieu de la lagune, un cayman dans une position incroyable, surélevé au-dessus de l’eau.

Ca y est, les 3h de bateau sont presque finies et comme d’habitude, on n’a pas vu le temps passer. Mais une fois n’est pas coutume, dans les 5 dernières minutes, nouvelle pluie torrentielle qui s’abat, cette fois-ci sans maison en bord de rive pour s’abriter. On sort le parapluie et la parka. On aurait presque pu rentrer secs si les dossiers de nos sièges n’avaient pas été dessinées à la Starck en forme de cuvette. Résultat, nos postérieurs ont baigné dans une marre de flotte… On finira trempés comme 2 poules d’eau.

Route en fin de journée vers l’Arenal. A l’approche du volcan, comme d’habitude maintenant un brouillard à couper au couteau. Non seulement, on ne le verra pas du tout (à tel point qu’on ne sait toujours pas à date s’il était à droite ou à gauche de la route qu’on a prise), mais à l’arrivée à l’hôtel, sur les hauteurs en face de l’Arenal, on fera 3 Km dans un brouillard qui m’a rappelé celui d’une des fameuses ballades à Biarritz en voiture sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle ou on a mis 15 minutes pour faire 3 Km tellement on ne voyait rien avec le brouillard.

Ce soir, mis à part une excellente viande de 500g, rien à se mettre sous la dent. Virginie a trouvé le 5 étoiles lugubre (c’est vrai qu’il ne m’a pas excité non plus), l’Arénal est resté invisible toute la nuit, on verra demain matin si on a plus de chances.

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