Cette très jolie, et très poétique, légende locale en dit long sur la beauté du fleuve (Rio) Celeste, but de notre marche de la journée. Mais en se levant ce matin, nous aurions été tentés d’ajouter « Quand Dieu arrose ses géraniums, il pleut sur le Tenorio ». Et aujourd’hui, c’est mercredi, jour des géraniums. Bref, il pleut !
Discussion au petit déjeuner avec le gérant du lodge. 2 solutions : comme ça a l’air de se dégager un peu, on peut le tenter quand même, ou sinon, on part vers le sud à 10 Km faire du rafting ou il faut toujours beau. Virginie adore le rafting comme vous l’avez tous compris maintenant, donc on va tenter le Rio Celeste car demain ils prévoient encore plus de pluie et pour le Rio Celeste, et après on part pour l’Arenal.
Le rio Celeste est à 30 Km du lodge, donc 1H15 de voiture sur des chemins défoncés. On se prend le guide du lodge car l’expérience en Equateur nous a appris que dans une forêt tropicale, sans guide, tu ne vois rien. Sur la route, le temps vire au ciel bleu et on verra ainsi nos premiers toucans sauvages (Fred en est tombé amoureux), et un faucon blanc assez majestueux il faut avouer.
Mais arrivés au début de la marche du Rio Celeste, re-rebelotte, pluie torrentielle et brouillard au point de se dire qu’on va renoncer. Virginie insiste un peu et c’est tant mieux, parce qu’au final on aura un peu de flotte et une lumière moyenne pour les photos, mais le temps sera suffisamment clément pour que le ballade dans la « cloud forrest » soit super. Au fait c’est quoi une cloud forrest ? une forêt avec plus de 6 mètres de flottes par an !
Fred est paré pour l’aventure…
Heureusement en revanche qu’il n’a pas plu durant la nuit, parce que la fameuse couleur bleue du Rio Celeste et de la Laguna Azul ne provient pas de la couleur bleue du ciel qui se réfléchit sur l’eau mais des minéraux qu’elle contient, notamment du calcium et du souffre. Donc tant que l’eau n’est pas brouillée par des pluies nocturnes qui charrient des impuretés, le spectacle devrait être préservé.
Et en effet, même si à chaque fois qu’on est passé devant la cascade du Rio Celeste ou la laguna Azul, il s’est remis à pleuvoir (on est maudit je vous dis), la couleur était magnifique. Bon après pour les photos, sous la flotte, on a fait au mieux. D’ailleurs, il a tellement plu que j’en ai bousillé mon Blackberry alors qu’il était dans une poche étanche. Donc les textos sur mon numéro de blackberry, jusqu’à ce que je rentre à Paris, on oublie.
Et la cascade du rio celeste
Et la Laguna Azul…
Et pour ceux qui veulent mieux comprendre le phénomène, sachez que pour aboutir à cette couleur, il faudra d’abord que le fleuve se charge en gaz et minéraux via notamment des bouillonnements qui surgissent dans le fleuve là ou subsiste encore dans les veines du volcan une activité volcanique….
… puis que le rio celeste se mélange avec un autre fleuve en amont qui apporte notamment le souffre et d’autres minéraux pour aboutir à cetet couleur (cf photo ci-dessous ou on voit bien les 2 eaux se mélanger pour donner ce bleu).
Mais la marche du Rio Celeste, ce fut aussi l’occasion de découvrir les plantes de la Cloud Forrest. Toujours aussi étonnantes…
Comme d’hab, on ne se rappelle plus du nom, mais cet arbre a trouvé un truc imparable pour combattre les parasites, bestioles et surtout le Strangular Ficus (plante grimpante qui s’enroule autour de l’arbre pour monter plus vite à la lumière, puis qui étrangle l’arbre hôte jusqu’à le tuer et le remplacer). Il se débarrasse de son écorce en moyenne 2 fois par an, mais plus s’il est attaqué. Résultat rien ne peut s’accrocher durablement à son tronc. Epatant non ?
Ici, des racines externes qui servent à stabiliser l’arbre. En effet, si le sol de ces forets est très riche sur les 60 premiers centimètres, il est très pauvre en-dessous ce qui fait que les racines ne s’ancrent pas assez en profondeur et les arbres ont tendance à tomber sous l’effet du vent ou de leur propre poids par manque d’enracinement. Les racines externes acrcoissent ainsi leur stabilité.
Ca on ne sait plus, mais c’est bizarre non ?
Non, ce n’est pas le dernier plat à la mode de Marc Verra, genre artichaud sur son lit de tomates du jardin. c’est peut-être une fleur de bromélias, mais on n’est pas trop sûr. Monique ? On compte sur toi pour la réponse.
Et la poésie de la forêt ! Ci-dessus une Labios de puta (et oui, la traduction est lèvres de putes), et ci-dessous, un joli coeur formé par les veines rouge de cette plante (on ne sait plus le nom non plus. help !)
Sur la route du retour de l’hôtel après 3h de marche, on s’arrête au petit village de BIjagua, derrière le terrain de foot pour chercher les petites grenouilles vertes, emblème du Costa Rica, les « red eye tree frog ». On n’en trouvera pas malheureusement, mais en revanche, on tombera sur le nid de 2 bébés vautours avec leur duvet dans la crevasse d’un tronc d’arbre au niveau du sol qui attendaient leurs parents. Et oui, la nature ce n’est pas un zoo. On ne trouve pas toujours ce qu’on cherche, mais on n’est jamais à l’abris de bonnes surprises.
Et en parlant de bonnes surprises, pendant 5 minutes le vent à dispersé les nuages nous permettant d’apercevoir fugacement le sommet du Tenorio. Rien d’extraordinaire entre nous, étant éteint depuis très longtemps, on dirait surtout une grande colline (à 2 000 mètres d’altitude quand même), donc on vous met pas la photo du Tenorio, mais des environs, qui est plus jolie..
0 Commentaire
Monique et Jean
Vous mettez mes connaissances botaniques en danger !
Pour l’arbre pris au piège par le “Strangular Ficus” (Figuier étrangleur en français, ça c’est facile !) je “suppute” qu’il pourrait s’agir d’un eucalyptus qui est un arbre à tronc exfoliant (perd son écorce en lamelles – en bas à droite de la photo -). Mais y-a-t-il des eucalyptus au Costa Rica ? D’autres arbres sont sur la défensive, Ceiba pentanda, Acacia, Cecropia ……
Pour le Strangular Ficus : c’est le genre Ficus en latin. Le nom latin choisi par Linné n’a pas été créé pour nous embêter mais pour reconnaître et pouvoir communiquer dans le monde entier sur les végétaux !!!)
Donc ce Ficus sp est un arbre épiphyte (qui utilise d’autres plantes comme support).
En effet les graines arrivent comme souvent par les oiseaux, elles germent sur les branches, se développent, envoient des racines au sol pour se nourrir, elles deviennent grosses comme des troncs, les branches envahissent le dessus de l’arbre, ce qui peut le faire mourir par manque de lumière. Epiphyte oui, parasite non, car il ne se nourrit pas sur lui . Il peut aussi bien envahir des murs de la même façon.
La 2ème photo après, ce sont des crosses de fougère, laquelle ?
La suivante est bien une broméliacée (bromeliaceae en latin !), laquelle ?
Quant à la Labios de puta, il s’agit de Psychotria poeppigiana, c’est aussi une
broméliacée. Je l’ai trouvé dans ma bibliothèque !!! Elle a été utilisée comme fétiche de
chasse, comme un talisman ; fleur et feuille seraient posées dans un “sachet” attaché au collier des chiens !
Quant au “joli coeur” il m’intrigue, essayez de savoir son nom vernaculaire pour moi !
Cette balade florale m’aurait enchantée !
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