Mes prières ont du être exaucées. Grâce à une intervention divine – et le fait que le couvent accueille aussi l’équivalent d’une crèche – je viens de voir défiler pas moins de 3 parents en scooter avec leur enfant devant. Presque la photo que j’ai mentalement en tête depuis 4 jours. Je me poste et profite de la rentrée des classes pour faire quelques clichés.



Pendant ce temps, Noah fait le pitre pour les bonnes soeurs sur la jeep et Virginie communie également à sa façon. Tout ceci est très mystique




Ah, et ne le cherchez plus, on a retrouvé Batman !

Trève de plaisanteries. il faut y aller, on a rendez-vous au village de Tagaruteg. Nouveaux Sarong ce qui nous rend toujours très chics. Petite innovation, Noah et moi nous retrouvons cette fois affublés du chapeau traditionnel qui fait monter en flèche notre risque de recrudescence des poux, notre bête noire des voyages, mais impossible de refuser. Dommage on avait l’impression de s’en être a peu près débarrassés. Virginie elle, se retrouve avec une petite couronne. En même temps au Brésil c’était un serre-tête en forme de chat qui avait déclaré l’épidémie, donc toute royale qu’elle soit, n’écartons pas la couronne des zones à risque.



Ce village n’est clairement pas notre meilleure expérience de village à Flores. Autant Bena était super, autant là, on est plus mitigés tant par l’accueil du chef de village que les structures des maisons qui sont moins intéressantes que Bena. On y restera un peu de temps au final, mais plutôt parce qu’on y rencontre des français expatriés au Vietnam et qu’on en profite pour y échanger adresses et impressions.






Direction ensuite le marché. Ici c’est 3 fois moins cher au marché que dans le village. Virginie me demande mon avis entre 3 sarongs bleus. Je suis à la fois flatté qu’elle me demande et en même temps je me dis qu’il n’y a pas pire conseil que moi en matière vestimentaire, donc mon rôle se borne à animer le débat pour l’aider in fine à se poser les bonnes questions et à ce qu’elle choisisse elle celui qui est le mieux. Parfois, il faut savoir rester à sa place. Noah, lui, est autonome et va se chercher une écharpe.
Une fois l’objet de leurs rêves trouvé, c’est chacun sa technique de négo.
Virginie, elle, paye cash direct en se convainquant que de toute façon c’est moins cher qu’à Paris, ce qui fait que infine, sa technique se résume à une forme de pitié du commerçant qui est presque tellement déçu qu’elle ne négocie rien que ponctuellement avec l’arrivée de Noah, on lui rend un billet ou il le donne à Noah. Cela vous donne un idée de la marge qu’ils font avec Virginie !
Noah de son côté fait une première bonne négo en témoignant comme je le lui avais appris d’un intérêt modéré sur une écharpe qu’il kiffait pourtant grave, poussant le commerçant à revenir vers lui en lui faisant un prix. Gonflé de confiance, il décide de partir tout seul pour acheter une nouvelle écharpe avec la remise qu’il a eu, et là il se fait carotter. La femme ne lui a pas laissé le temps de faire ses yeux de chat botté et il a payé le prix demandé. Mais au moins il revient penaud en disant qu’ils ait qu’il s’est fait avoir. Et oui, le métier, ça rentre petit à petit en apprenant de ses échecs.








On reprend la route, direction un petit bijou de Flroes, les rizières de Cara. Celles-ci ont comme caractéristique unique d’être en toiles d’araignées au lieu d’être en escalier. Une toile d’araignée par village, selon un principe de répartition entre les familles du village qui se veut le plus juste possible en divisant des parcelles à partir du centre selon vous l’avez compris le principe de la toile d’araignée. On met quelques minutes à monter la petit colline qui nous permet de surplomber toute la vallée et ses fameuses rizières. C’est vraiment canon et il n’y a personne à nouveau en haut. Visiter sans touriste, surtout en Indonésie, ça se savoure.
On en profite 20 bonnes minutes jusqu’à ce que 3 touristes nous rejoignent enfin. Qui ose venir troubler notre quiétude ?







Bonne surprise pour Noah, c’est un petit garçon qu’il avait rencontré 30 secondes sur la plage des galets bleus. Ils en profitent pour prendre 2 bâtons et aller jouer ensemble dans les buissons tout autour. Flores me fait penser à ce quelques endroits qu’on a fait, comme au Groenland, où le nombre de touristes est tellement réduit et le chemin de visite tellement logique que tout le monde se suit à plus ou moins un jour d’intervalle ce qui fait que ponctuellement tu revois des têtes que tu as croisé fugacement auparavant. Et du coup on reste 30 minutes de plus en haut pour laisser Noah jouer avec son nouvel ami. Les vacances avec papa / maman c’est top, mais du coup, la moindre occasion de se retrouver avec d’autres enfants ne se refuse pas. Question d’équilibre.

Le temps de reprendre la route, de se faire un dernier stop déjeuner, et nous voici arrivés au port de Labuan Bajo. Autre ambiance là. On peinait à trouver des touristes depuis une semaine, on peine maintenant à trouver un local qui ne soit pas affairé à essayer de fourer un truc à un touriste.
Tout est européanisé, des restaus partout. C’est l’anti-chambre de Bali. En même temps rien d’étonnant. Il y a 6 vols par jour entre Labuan Bajo et Bali et c’est la porte d’entrée pour le parc de Komodo et ses dragons. Bonjour le sur-tourisme.
Le temps de faire un dernier au revoir à notre guide et notre chauffeur qui nous ont accompagné toute la semaine, et on embarque sur un bateau direction Sudamala lodge à Serabaya pour 3 jours dans un bel hôtel sur une ile préservée loin de l’agitation de Labuan Bajo.



Pendant les 30 minutes de trajet, Noah – alias Monsieur pressé – enragera qu’on ne soit pas sur un speed boat car il veut aller faire du snorkeling en arrivant et le soleil se couche déjà à l’horizon. Virginie et moi serons obnubilés par les quelques énormes constructions d’hôtel bas de gamme encastrés dans les collines de Labuan Bajo qui ont certes eu le mérite d’avoir essayé de se fondre dans le paysage, mais peut-être vraiment cacher un éléphant sur un terrain de football même en le peignant en vert ?
Arrivés à l’hôtel, Noah est emballé ! Poissons multicolores visibles du ponton même s’il sera trop tard pour faire du snorkeling – plage privée, salle de sport (bon dans ce genre de lieu la salle de sport j’avoue ne pas comprendre, mais bon vu que 3 personnes sont dedans il doit y avoir un public…).
Il se met à ralocher pendant qu’on marche le long de la plage quand il voit qu’on passe devant des bungalows avec vue mer sans s’arrêter (genre Karine Viard dans Embrassez qui vous voudrez qui dit à son mari quand ils arrivent à la Baule « on n’est pas dans le centre » alors que fauché son mari a pris un mobile home dans un camping sans le lui dire). Puis il se met à se plaindre franchement quand on commence à monter quelques marches vers la forêt au motif que c’est nul on n’a pas de vue mer (merci les goûts de luxe), mais se ravise quand en fait on rebifurque vers la mer et qu’on se retrouve au final avec le meilleur bungalow de l’hôtel avec non seulement la vue mer mais sans personne qui passe devant notre terrasse (le snob je vous jure).





Une fois dans le bungalow, le voila carrément extatique de voir qu’il n’y a pas de lit d’appoint et qu’il va donc dormir avec nous. Là, ça nous revient avec Virginie, j’avais le choix entre le bel hôtel où l’on mange bien mais avec un seul grand lit, ou l’hôtel ou l’on mangeait moins bien mais avec un lit d’appoint, et on a avait opté pour la première option. Noah ne voit pas pourquoi on avait hésité…
Première fois du séjour qu’on reste 3 jours au même endroit, et première fois où l’on se retrouve dans une hôtellerie plus conforme à nos standards habituels. Mais vu la réaction de Noah, outre le fait que de toute façon on n’avait souvent pas le choix de l’hôtellerie durant le séjour (la rançon d’aller faire des choses plus atypiques), ça lui fait aussi du bien de le bousculer dans son confort. Après, force est de constater qu’il y a aussi du bon de temps en temps à se chouchouter comme à al soirée barbecue ce soir (petit message aux équipes en Sologne pour rappeler que le barbneue, ça marche toujours..)


Alors que Noah voulait rester tranquillement dans la chambre pendant qu’on allait boire un verre au sunset bar, quand on rentre, on trouve le bungalow vide. Il faut dire que Noah a de grosses envies d’indépendance ou du moins d’autonomie en ce moment.
On cherche un peu partout dans la pièce au cas où il se serait caché avant de trouver un mot posé sur le lit. « Chers parents, ne vous inquiétez pas je suis parti à la salle de sport, j’ai pris ma douche et j’ai mis du shampooing. Je rentrerai vite. » C’est aussi mignon que bourré de fautes d’orthographe, mais on préfère retenir que c’est surtout adorablement mignon.

