Tout est souvent affaire de première impression. Et pour une fois la première impression n’est pas la bonne. Je m’explique.

On vient d’un camp dans l’Okavango où globalement la localisation, la vue, les matériaux utilisés, tout est parfaitement soigné (bon le prix aussi, il va sans dire).

Pour la réserve de Chobe qui va être notre dernier camp et où on va passer nos 3 dernières nuits au Botswana, j’avais en atterrissant déjà un petit doute. C’est un voyage que je n’ai pour une fois pas vraiment eu le temps de préparer. Je l’avais fiat il y a 3 ans car l’Afrique du sud était notre dernier stop de tour du monde, mais cela avait été compliqué comme pays à faire, et – en grande partie faute de temps, mais aussi faute de tranquillité d’esprit tant les circonstances, l’administration – et je dois dire aussi parfois mon entourage professionnel – se sont acharnés depuis 8 mois à me rendre inutilement la vie plus difficile qu’elle ne l’est déjà.

Du coup, j’avais délégué à une agence le fait de recaler le voyage initial de 2020 retraité des disponibilités et des établissements qui n’avaient pas été lessivés par le covid, et j’avais plus parcouru qu’analysé en détail leur proposition.

Pris d’un doute, j’avais été hier soir sur le site internet du lodge du jour, pour m’extraire un peu des seules photos de l’agence, et j’avais lu en première page « Luxury and affordable camp. Good for 1st safaris or more advanced clients ». Bref, cela ne m’avait pas inspiré confiance tant la thèse et l’antithèse était pratiquée dans une seule et même phrase.

J’avais gardé cela pour moi en me disant que le pire n’était pas certain, mais c’est vrai que quand on est arrivé à l’aéroport et que le gars nous a tout de suite fait bifurquer pendant 10 bonnes minutes sur une piste qui longeait la clôture de l’aéroport, mon mauvais sentiment s’est accru.

« Donc on est pas dans le centre » (les adeptes de « Embrassez qui vous voudrez comprendront, quand aux autres, imaginez la scène. Karine Viard s’attend à passer les vacances au Touquet à côté de son amie richissime qui a une suite dans le plus bel hôtel et découvre dans la voiture que son mari, ruiné, a en cachette loué un mobile home dans une zone pourrie pour les vacances.

Ca continue, puisque lorsqu’enfin on quitte la zone aéroportuaire, on enchaîne pendant 25 minutes supplémentaires sur une route totalement défoncée en ligne droite avec un paysage de part et d’autre sans grand intérêt. Léger mieux quand on arrive dans une zone habitée en contrebas et qu’on commence à voir des animaux, même si les habitations ne permettent pas vraiment de savoir si on arrive à notre camp ou une bourgade.

Arrivés enfin à notre camp, on est sur des matériaux beaucoup plus cheap et la nana qui nous accueille arrive assez rapidement sur les « activités », dont un départ à 14h pour la réserve de Chobe située à 45 minutes de route d’ici pour un « Game drive ».

C’est bien ce que je craignais, pour ne pas être dans le centre on n’est pas dans le centre. Et du coup cela veut dire qu’on va se faire 45 min aller et retour chaque fois qu’on voudra aller dans la réserve de Chobe.

On nous conduit ensuite à notre tente, certes très spacieuse mais qui manque là aussi un peu de charme sur les matériaux. Je sens Virginie, elle aussi pas très emballée, et je me dis que ça me gonfle parce qu’on va y rester 3 nuits. J’appelle l’agence qui bredouille un truc qui m’agace, et je comprends que de toute façon il n’y a virtuellement aucune chance qu’on change d’endroit.

Bon, j’arrête ensuite sur ce petit épisode agaçant car dans la réalité on va passer un très bon séjour. Certes on aurait pu éviter les trajets longs en voiture, mais Noah a été super sympa et donc on s’est levé plus tôt qu’on ne devrait, certes, on est rentré plus tard qu’on devrait chaque soir, certes aussi, mais au final cela a été éclipsé par la qualité des game drive, en grande partie grâce à Quentin notre guide qui va rendre le séjour top, et aussi la réserve de Chobe qui est assez incroyable.

Retour donc à notre Game drive de l’après-midi, et notre première découverte de la réserve de Chobe. On commence par faire le chemin en sens inverse jusqu’à l’aéroport dont je suis déjà en train de me dire qu’il va me rendre dingue si on doit le faire 10 fois (mais heureusement ce sera la dernière fois car après Quentin a compris et nous fera prendre une route plus cool les autres fois pour la réserve de Chobe).

En revanche à propos de truc dingue, alors qu’on est balloté en tous sens au point qu’on alterne entre bons verticaux et balancement de gauche à droite dans le sable, Noah me dit qu’il a envie de dormir et 30 secondes plus tard, le voici qui s’endort pour les 30 prochaines minutes dans ce bordel ambulant. On doit vraiment le lessiver avec nos vacances… Heureusement que la rentrée est dans 3 semaines, il pourra se reposer à l’école !

Toujours est-il qu’on finit quand même par arriver enfin à l’entrée de la réserve.

Et à peine a-t-on fait 10 minutes à l’intérieur,  qu’on tombe, à froid, comme cela, sans prévenir, sur un léopard.

Au moment de rentrer dans la réserve,  Virginie avait demandé à Quentin en gros ce qu’on pouvait voir à Chobe. Il avait répondu : Lion 40% de chances, Léopard 20%, pas de guépard. Du coup tomber direct sur un léopard avant même d’avoir mis la main sur un impala, ça fait étrange. Genre tu n’as pas encore rencontré la nana que tu as déjà goûté à la pièce montée et acheté Sophie la girafe. Au début, je n’ai presque pas l’impression d’en profiter, tellement c’est inattendu.

Mais heureusement, Noah nous rappelle avec ses mots d’enfants à la magie de la rencontre, je cite : « Le Léopard, il est trop chou. Il me donne la paix. Je croix que je vais m’endormir tellement il est joli ».

La réserve de Chobe est gigantesque. Elle est délimitée en 4 secteurs mais on ne rayonnera dans les 3 prochains jours que sur la partie qui est « le riverside Chobe ».  Comme on est en saison sèche, la rivière Chobe devient le seul point d’eau de la région et les animaux font donc des allers et retours entre le bush et la rivière (ou ses petites iles) sur un rythme quotidien.

La rivière est située légèrement en contrebas par rapport au bush. Plus tu avances dans l’après-midi, plus la plaine et les rivages se remplissent littéralement d’animaux, tandis qu’en période chaude, ils se réfugient pour al plupart dans le bush. Cela n’a rien à voir avec le reste des safaris qu’on a fait car tu peux littéralement voir des centaines d’animaux alentours de toutes les espèces.

En revanche il y a un plus de monde, c’est sûr. C’est pas gênant en tant que telle même si c’est moins exclusif qu’à Moremi. On a rarement fini à plus de 3-4 voitures quand il y avait un félin et le reste du temps, globalement tu es tout seul. En plus, comme à Morémi, on a un véhicule privé rien que pour nous ce qui est appréciable car on fait ce qu’on veut comme on veut, et on met le bordel dans la jeep à loisir ce dont vous vous en doutez Virginie et Noah ne se privent pas.

La première journée est consacrée surtout à rester le long de la berge et profiter du nombre. On verra des troupeaux d’éléphants prendre des bains de boue, des colonies de babouins s’épouiller et jouer entre eux (https://youtube.com/shorts/GGXIIH1cxeU?si=l3Q9RTnFsuURESVC ), des girafes par dizaines. Pas forcément donc des animaux qu’on n’a pas vu jusqu’à maintenant, mais des paysages et conditions d’observation très différentes et avec beaucoup plus d’interactions sociales. On comprend mieux les mouvements de groupe, les dominants dans chaque population etc…

Après un magnifique coucher du soleil comme seul l’Afrique sait les offrir chaque soir avec la régularité d’un métronome, on rentre à 18h30 à l’heure de fermeture du parc.

On fera les 40 minutes de retour de nuit sur l’asphalte cette fois avec un stop à un endroit où sont supposés dormir les Hyènes depuis quelques mois. Apparemment les hyènes s’installent à un endroit pendant 3 à 4 mois et finissent par bouger à cause de la population de tiques qui augmente quand elles restent trop au même endroit. Mais malheureusement rien ce soir. On retentera demain.

Le chemin de retour n’est pas plus rapide, il est beaucoup moins « bumpy », mais plus d’odeur d’essence… pas sûr que ce soit mieux…

On est seuls au dîner et on mange plutôt bien (enfin moins Noah car avec choix unique et monsieur difficile il n’a pas mangé grand-chose). Demain on fera mieux. On demandera à l’avance une valeur sûre, genre du riz ou des pâtes, en attendant que sa palette de goût s’affine.

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