Ce qu’il y a de chouette lorsqu’on passe 3 jours au même endroit, c’est que petit à petit on n’est plus juste de passage mais on a l’impression de vivre la vie de la savane.
C’est ainsi qu’on a pu suivre durant 3 jours la vie de la plus grande troupe de lions de Balule. Cela a débuté lors de notre premier safari matinal lorsque nous sommes tombés dès le lever du soleil sur la troupe de lions. Que des lionnes et des lionceaux. Les 2 mâles – des frères – étaient partis en reconnaissance de leur territoire comme ils le font régulièrement pendant quelques jours pour s’assurer qu’aucun intrus ne pénètre leur sanctuaire. On avait revu lionnes et lionceaux en début d’après-midi en train de lézarder au soleil, puis fugacement le soir même, à 1 km de là lorsqu’ils s’apprêtaient à se mettre en mouvement.
Dès le lendemain matin, alors qu’on sortait d’une rencontre avec un rhinocéros blanc, nous étions tombés cette fois sur l’un des mâles qui convolait clairement en lune de miel avec l’une des lionnes de la veille. Il n’avait pas perdu de temps. Sitôt rentré de son petit tour, il était reparti avec une des lionnes.
On les avait suivi comme des voyeurs pendant une vingtaine de minutes alors que madame se déplaçait dans la savane, marquée à la culotte « c’est le cas de le dire » par le lion. Arrivés au bord d’une rivière asséchée et alors que quelques jeeps se trouvaient coincées à bonne distance ne sachant pas comment franchir le lit de la rivière totalement ensablé pour se rapprocher des lions, Hendrick avait fait un bon détour, puis avait réussi à bifurquer pour ne s’aventurer que sur une dizaine de mètres dans le lit de la rivière ensablé et on s’était retrouvés seuls au monde à 5 mètres de notre couple de lion. Alors que la lionne avait fait à peine deux pas se retrouvant à 3 mètres de nous, le lion avait entrepris devant nous avec un certain succès d’agrandir la portée de lionceaux de la troupe. 30 secondes plus tard l’affaire était dans le sac et il se laissait choir de satisfaction par terre en ronflant tandis que madame en faisait de même. Après quelques minutes ils avaient repris leur chemin comme si de rien, le lion ne l’a quittant pas d’une semelle.
Puis le soir même, nous avions retrouvé nos 2 amoureux à quelques kilomètres de là qui avaient loué une chambre au rocky inn de la savane et qui restaient tous deux imperturbables alors qu’on continuait de les observer et que les éléphants croisaient à à peine quelques mètres du jeune couple, et nos lionnes et lionceaux qui s’apprêtaient à partir en randonnée nocturne.
Le lendemain matin, on retombait sur notre petite troupe ou lionnes et lionceaux avaient visiblement fait un petit festin le soir même aux couleurs teintées de rouge de leur robe. Alors qu’on tentait de les suivre à travers la savane et qu’Hendrick tentait une manoeuvre osée mais cette fois pas couronnée de succès pour les devancer et les retrouver, nous tombâmes par hasard sur le deuxième mâle qui boitait tellement qu’il pouvait à peine marcher. Hendrick décidait d’ailleurs immédiatement de prévenir le vétérinaire de la réserve en lui donnant l’emplacement approximatif du lion pour qu’il puisse voir s’il pourrait l’évaluer et voir s’il avait une chance de s’en remettre tout seul ou s’il fallait essayer de l’endormir et de le soigner sur place si d’aventure il avait une patte cassée ce qui dans la savane le condamnerait. On avait alors fait le lien avec la girafe aperçue hier dans le secteur qui avait été blessée par une attaque de lions au point que ses intestins pendaient littéralement sous elle. On se demandait d’ailleurs bien comment elle avait pu échapper à une telle attaque vu son état.
On connectait alors les fils de l’histoire. Les 2 lions de retour de patrouille avaient du en compagnie des lionnes tenter une attaque sur la girafe qui s’en était miraculeusement sortie et qui dans la bataille avait du blesser le mâle dominant d’un coup de patte. Finalement, le score s’était donc soldé sur un quasi match nul entre la girafe et le lion et l’autre mâle en avait profité pour se tirer en douce avec une lionne.
Comme le dira Noah, c’est étonnant de voir que même le roi des animaux a ses faiblesses. Et comme dira Virginie, les mâles, ça ne perd pas le nord.
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