Dans moins d’une heure, nous partons en bateau de pêche – a priori motorisé – vers un chapelet de 17 îles au large de Riung pour passer une grosse matinée à faire du snorkeling et à se faire un barbecue sur une plage déserte. On repassera ensuite vite fait au Nirvana récupérer nos affaires avant de faire route pour Bajawa où l’on aura a priori l’occasion de faire un stop en route à une source chaude. Noah, enthousiaste à l’aise comme un poisson dans l’eau en milieu aquatique à d’ores et déjà classé cette journée dans ses top journées de Flores.
Arrivés au petit port de Riung, heureusement pour Virginie, le bateau de pêche est bien à moteur. Cela devrait lui éviter le risque de mal de mer. On part d’abord voir une colonie de plusieurs centaines de grandes chauve-souris qui dorment accrochées aux arbres sur une île au-dessus de la mangrove. Il s’agit pour envelopper de myst_re ces chauve-souris que Noah ne calcule pas de Pteropus Vampyrus, également appelée roussettes de Malaysie ou Grand renard volant.






Elles dorment dans les arbres à une trentaine de mètre de nous, mais en tapant ponctuellement avec un bâton sur la coque du bateau, quelques spécimens s’envolent brièvement pour se réaccrocher quelques dizaines de mètres plus loin. Et là, on se rend mieux compte de la taille car les plus grandes atteignent jusqu’à 1m70 d’envergure. Dracula n’a qu’à bien se tenir.
L’occasion de vous expliquer pourquoi les chauve-souris dorment la tête en bas. Un moment de culture ne fait pas de mal. Première raison, leur petites pattes manquent cruellement de force pour pouvoir décoller comme des oiseaux. En partant la tête en bas elles ont juste à se laisser tomber et la vitesse leur permet de prendre leur envol. Ensuite, cela améliore la circulation sanguine de leurs ailes, et enfin, à la manière de flamants roses, elles ont des tendons aux pattes qui se verrouillent ce qui fait que la position tête en bas ne leur demande pas le moindre effort. Le poids de la chauve-souris tire sur les tendons qui agissent à la manière d’un crochet au point d’ailleurs qu’une chauve-souris morte restera encore accrochée la tête en bas quasi indéfiniment (enfin tant qu’il lui reste de la peau sur les os, on n’a jamais vu de squelette de chauve-souris pendouiller la tête en bas). Le rapport avec les flamants roses ? Ils ont le même type de tendons qui leur permet de dormir debout sur une patte sans effort et donc de décoller plus vite en cas d’agression.
Ce n’est pas tout comme dirait Noah qui commence à s’impatienter, mais on a snorkeling. On remet le moteur en marche une vingtaine de minutes avant de s‘arrêter entre 2 îles en pleine mer. Virginie préfère partir de la terre ferme, mais là, pas le choix.
On n’a pas eu le temps de mettre nos palmes que Noah a déjà plongé à l’eau. Malgré l’eau plutôt chaude, c’est le froid qui après une heure à parcourir les récifs va avoir raison de Noah. Avec la peau sur les os, Noah grelotte et finit par vouloir remonter. Enfin, à peine remontés à bord, Virginie bas le rappel pour un banc de poissons flutes (ou trompettes) et il replonge à l’eau car avec le poisson coffre et le poisson clown c’est son poisson préféré. Bon petit moment tous les trois à les suivre avant qu’ils nous déposent en passant la seconde. Un dernier coup d’œil aux belles étoiles de mer d’un bleu intense et cette fois on remonte définitivement à bord.
On n’a pas vu de poissons qu’on n’avait pas déjà vus ailleurs sur le globe, mais c’est sympa d’avoir de la profondeur en dessous de soi et de ne pas avoir à se préoccuper tout le temps de savoir si tu vas toucher les coraux. Pas de photos, jamais réussi à faire marcher ma go pro…



Notre prochaine île annonce le farniente, et surtout la terre ferme pour Virginie.





Tandis qu’on va piquer une tête avec Noah un bon petit barbecue de poissons et légumes grillés se prépare. Bon j’avoue le poisson je ne raffole pas, mais ce poisson blanc s‘avère délicieux.



Pendant ce temps Virginie s’essaye au land art. J’adore. Avec trois fois rien grapillés en bordure de végétation elle fait un truc top. J’en profite pour remontrer à Noah le land art qu’il faisait à 4 ans lorsqu’on était confinés dans le Colorado dans notre ranch dans l’espoir qu’il veuille en faire un aussi mais l’attrait de grimper dans le bateau pour sauter du pont dans l’eau est beaucoup trop fort.





Vers 12h30, back to Nirvana. Le temps de récupérer nos affaires qu’on avait mis à sécher sur les fils. Cela peut paraître anodin, mais cela ne l’est pas du tout car ici tout se sali et se trempe avec l’humidité, et rien ne sèche. Comme on reste 24h par endroit jamais le temps de faire une lessive et on finit par ressembler et sentir (enfin pas moi qui suis auto-nettoyant) comme des pouilleux. Alors cet air un peu sec qui a permis de tout sécher ce matin c’est quand même bien pratique.
Direction Bajawa à près de 3h de route. Noah a tellement l’habitude des trajets qu’il glisse un « ah cool c’est pas loin ». Comme quoi tout est relatif..
Les pénuries d’essence ne semblent pas avoir diminuées bien au contraire, et on finit à nouveau par se ravitailler tant bien que mal avec des bouteilles d’essence de 1,5l. Apparemment ce n’est pas si exceptionnel que cela à Flores, donc les gens se débrouillent comme ils peuvent et prennent leur mal en patience. Les files s’allongent devant des stations fermées et tout prend juste plus de temps. Cela nous semble toujours dingue en Europe où ces situations sont vécues comme une catastrophe nationale qui relance toutes sortes de mesures pour garantir la continuité de service mais dans presque tous les autres continent du monde, c’est encore très répandu.




Si je comprends bien, le problème provient une nouvelle fois du navire citerne qui ravitaille l’ile et qui a une fâcheuse tendance à tomber en panne. Le temps d’affréter un nouveau navire, et c’est pénurie garantie un peu partout même si les dépôts essayent de transvaser des quantités de carburant entre les différentes zones de l’ile pour éviter l’arrêt total.
En tout cas, on est arrivé ric et rac à Bajawa avec vraiment pas grand-chose dans le réservoir (comme la jauge est cassée c’est la parole du chauffeur ou plutôt la tête qu’il fait au fur et à mesure ud trajet qui est notre jauge à nous). Ce qui est sûr, c’est que tout le long du trajet on a vu aucune station ouverte et à Bajawa, il y a déjà 100 mètres de queue. Il semblerait que vers 21h ce soir, ils seront peut-être ravitaillés, sinon on ne partira tout simplement pas demain matin…
Mais en attendant, toute l ‘après-midi on alternera entre forêt tropicale de montagne et rizières jusqu’à atteindre les fameuses sources chaudes à quelques kilomètres de Bajawa.
Toujours aucun touriste dans cette région, que des locaux. En même temps je pense qu’on est dimanche, donc ça doit être la sortie dominicale. Noah est aux anges. il va pouvoir enrichir sa collection de sources chaudes indonésiennes après celle de Sumatra. Il faut dire qu’il est le spécialiste mondial des sources chaudes avec un doctorat des sources islandaises..
A propos, j’avoue, que je kiffe plus les sources où on se baignait à poil avec les islandaises alors qu’il faisait 10 degrés dehors que les sources indonésiennes avec les gens tout habillé par 35 degrés dehors. C’est limite trop chaud ! On commence dans un bassin d’où jailli en son centre la source en gros bouillons à pas loin de 40 degrés vu la difficulté qu’on a de s’y approcher sans avoir l’impression de s’y bruler.





De ce bassin, l’eau s’écoule en une succession de petites cascades. C’est donc tout naturellement qu’après un petit quart d’heure passé à la source, Noah veuille aller explorer la suite du cours d’eau passe ensuite une heure à crapahuter au milieu des locaux dans les cascades. Un peu plus loin le cours d’eau rejoint une autre rivière, mélangeant 2 températures différentes. Noah observe les locaux un temps histoire de voir ce qu’il peut faire sans risque ou non. Il finit par suivre le mouvement et se met à enchaîner toboggans naturels et à se laisser masser dans les bouillons. Bref, il est heureux comme un pape mais je veille au grain comme je peux avec ma cheville folle au milieu de ses pierres glissantes car cela fait 2 fois que des locaux se prennent des gamelles monumentales. La dernière en date, une fille d’une vingtaine d’année qui en glissant en haut de la cascade à dévalé à grands cris la tête la première dans la cascade et a été secourue par deux camarades. Elle a le dos en compote. Plus de peur que de mal mais elle va s’en sortir avec un sacré bleu quand même.








Arrivés à Bajawa, on s‘attendait à une hôtellerie catastrophique. Bon c’est loin d’être le luxe c’est clair, mais on a pris l’habitude ici d’alterner entre hôtel de charme et hôtel fonctionnel. Va donc ce soir pour l’hôtel fonctionnel.
