08 août : Après Koka, nous voici Ippon

Flores, c’est un peu comme l’islande, c’est pas si grand que ça (370 km de long pour 70 de large), mais cela ne veut pas dire qu’on va pas passer notre temps en voiture tant le centre est montagneux et les routes mauvaises. Pour ne rien arranger, on va partir de Maurere sur la côte nord est jusqu’à Labuan Bajo, située à l’extrême ouest, mais en zig zag permanents alternant de la côte sud à la côte nord.

On part de Maumere sous les coups de 9h30. Peu d‘arrêts prévus pour cette journée qui vous nous amener vers Moni, la ville étape vers le volcan du Kelimutu. Mais pour se faire, on va mettre cap au sud vers la plage de Pago, puis on va bifurquer vers le centre vers Moni. Seulement 90 km à vol d’oiseau, mais plutôt 4h de route dans les faits.

Arrivés à Pago, jolie plage au demeurant, on est marée haute et la plage est de ce fait virtuellement inexistante. Noah rêvant de faire un plouf dans l’eau, et ne sachant rien refuser à notre chérubin qui a la gentillesse d’alterner lecture sur la liseuse de Amari et le bureau des affaires extraordinaires et moments de contemplation du paysage durant nos longs trajets en voiture, on opte donc pour la plage Koka a quelques kilomètres de là, et c’est tant mieux car elle s’avère beaucoup plus intéressante.

Depuis qu’on est à Flores, le niveau touristique s’est effondré au point qu’on est souvent les seuls européens où que l’on aille, et c’est tant mieux. On est tellement peu à voyager sur cette partie de l’ile, qu’on commence à se reconnaître à certaines étapes. La plage de Koka qui signifie plage des rêves en indonésien est composée de 2 grands anses séparées d’un piton rocheux au milieu. On y accède par une route défoncée de 2,5 km, et sur place nous sommes 5 en tout sur la plage.

Noah se précipite pour aller à l’eau. C’est Virginie cette fois qui fera garde chiot tandis que j’arpenterai tranquillement la plage. Après cette pause fraicheur accompagnée de beignets de patate douce, et d’un arrêt dans un restau du coin, on reprend la route pour Moni qui n’est plus théoriquement qu’à 2h de route de là.

Mais c’était sans compter le gouvernement indonésien qui, dans cette énième route de montagne, a décidé de prendre à bras le corps la sécurisation de la route et voté de gigantesques travaux. D’un côté les engins empiètent sur la montagne pour sécuriser les falaises d’où arbres et rochers doivent régulièrement finir leur chemin au travers de la route. De l’autre, les camions vont récupérer les remblais pour les déplacer à quelques centaines de mètres de là pour agrandir, côté précipice cette fois, la largeur de la route pour faciliter les croisements et éviter que les véhicules finissent leur route 100 mètres plus bas.

Tout ceci aurait pu rester dans le domaine de l’information, sauf que nous voici tout d’un coup stoppés à 5 km de l’arrivée dans notre élan. Pour seulement 12 petites minutes, ils viennent de fermer la route devant nous, et ce pour les 2 prochaines heures.

Après Koka, nous voici Ippon ! (les amateurs de judo apprécieront)

Les travaux d’excavation en cours ne permettent pas le passage simultané de véhicules. Il y a d’ailleurs ici d’affiché un panneau avec les horaires de fermeture programmées sur le sprochains jours. Notre périple se retrouve instantanément doublé dans la durée de son trajet.

Noah, loin de râler (et pourtant il pourrait après près de 4h de route depuis ce matin), prend son carnet et ses feutres, escalade le toit de la voiture, et devant de nombreux indonésiens qui attendaient et qui désormais le regardent d’un air médusés, se met en tailleur à dessiner sur le toit.

Le temps passera assez vite. Virginie et Noah dessineront, on se baladera un peu sur le chemin, je taperai la discute avec 2 français qui nous avait repéré sur la plage de Koka (en même temps vu le peu de monde et avec Noah, difficile de ne pas se faire repérer).

On arrive donc sous les coups de 18h à Kelimutu ecolodge, juste avant la tombée de la nuit. Belle vue de notre bungalow sur les rizières et la rivière. Notre guide vient nous confirmer ce que l’on avait en partie anticipé, à savoir un nouveau réveil à 4h demain matin pour aller voir le lever du soleil sur le volcan Kelimutu et ses fameux lacs de couleurs différentes.

On passe avec Virginie les derniers rayons de la journée sur la terrasse, Noah étant parti vaquer à ses occupations, jusqu’à ce que la fraîcheur de la montagne nous fasse rentrer et envisager d’aller dîner.

22h extinction des feux après que Noah ait joué la carte sensible de venir se blottir entre nous deux dans le froid pour regarder un film tous ensemble.

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