Réveil à 5h30 ce matin pour attraper notre vol pour Maui de 7h30, la 4ème et dernière île de notre périple hawaïen. Ca a l’air dur comme cela, mais il faut relativiser car on est sur les iles, et pour la majorité des gens à 7h tout le monde est dehors pour profiter de la fraîcheur du matin.

On ne se fait pas avoir une nouvelle fois par les embouteillages, pour la bonne et simple raison qu’on est samedi, donc pas d’enfants en route pour l’école. En revanche, en arrivant aux abords de l’aéroport, on croise un sanglier sur la route. Quand on pense que ça fait 5 mois qu’on n’en a pas vu un en Sologne… En revanche, les dégâts de sanglier, ça, pas de problème en sologne, on les voit !

Au programme aujourd’hui, la route de Hana, qui doit nous mener à … Hana, une petite ville située à l’extrême est de Maui alors qu’on va atterrir à Kahului qui est plutôt dans le nord-ouest.

Durée théorique de route annoncée 2h. Mais ce qu’on a oublié de vous dire, c’est que ce qui fait de la route de Hana une destination en tant que telle, c’est que c’est la fameuse route aux 624 virages….

Elle longe le littoral à travers la jungle, et pour franchir les 59 ponts à une seule fois, et bien ça s’annonce coton. C’est également la seule route qui relie Kahului à Hana, donc on ne va pas être seuls sur la route, surtout un samedi !

La route de Hana a une autre particularité, qu’on avait certes entre aperçu en lisant des récits dessus mais dont on n’avait pas imaginé que ce serait à ce point. Pour une route clairement touristique, il n’y a aucun panneau indiquant les choses ou point de vue à voir, qui d’ailleurs pour la plupart n’ont pas de nom. On enchaîne ainsi les virages en tombant littéralement au dernier moment sur un endroit où on aimerait s’arrêter.

Et ce défaut total d’information se couple à une absence quasi-totale de parking, puisque le plus souvent il y au mieux 3 à 5 places de parking sur le bas-côté en amont ou en aval du dit lieu à voir.

Comme la route est on ne peut plus sinueuse (il y a vraiment 624 virages sur en gros 60 kilomètres), il n’y a aucun moyen de faire demi-tour et aucun moyen de se garer sur le bas- côté. Nous voila donc à rentrer des points sur le GPS glanés sur des blogs, qui indiquent des points d’intérêt et se retrouver dans l’incapacité totale de s’y arrêter.

Noah entre temps s’est endormi, du coup on fait le premier tiers de la route de Hana avec certes des paysages époustouflants car on est en pleine jungle avec des traversées de ponts dans tous les sens le plus souvent au-dessus de rivières ou de cascades, mais avec un niveau de frustration énorme car on ne peut jamais s’arrêter nulle part.

Il va falloir attendre les Keanae garden à quasiment mi-parcours, pour réussir à faire notre premier stop, et encore parce que c’est le premier endroit où il y a un parking pour s’arrêter. En recherche de glace pour apaiser mon poigné qui ne cesse de gonfler, j’en profite pour prendre des smoothies à la fraise et nous voici à arpenter au frais ce jardin botanique très atypique à flanc de falaise.

On a du mal à comprendre totalement le concept de ce jardin qui mélange des aires de pique-nique et de parking sans la moindre cohérence, mais malgré tout, au hasard de notre marche on tombe sur de très beaux points de vue sur l’océan, une cascade, une bambouseraie où Noah fera du tam tam en utilisant les différentes largeurs de bambous pour faire des notes.

Un moment au final assez apaisant avant de réattaquer la route de Hana, d’autant que Virginie conduit seule, car je suis toujours incapable de tenir le volant de ma main droite et encore moins avec des têtes d’épingle tous les 50 mètres.

Après quelques kilomètres de route, on bifurque sur le seul embranchement de la route de Hana qui mène à la baie de Keanae. 2 stops au bord de l’eau très sympa où Noah se régale à voir les énormes rouleaux frapper les rochers. Le deuxième stop s’avère encore plus impressionnant d’ailleurs que le premier car à la faveur d’une coulée de lave qui a fortement avancé dans l’océan, nous pouvons escalader les rochers et se retrouver entouré de vagues énormes dont l’écume vient régulièrement s’abattre sur nous au gré d’un vent tournoyant.

Assez étonnamment, à partir de là, quand on va revenir sur la route de Hana, on va enfin pouvoir s’arrêter à des stops. Pourtant le nombre de places de parkings a à peine augmenté mais le flux de voitures s’est un peu tari.

D’abord Pua’a Ka’a, puis les Hanawi falls. A chaque fois, on retrouve le sport national de ces nombreuses îles comme on avait vu d’ailleurs à la Réunion, j’ai nommé les sauts du haut des falaises.

A Pua’a Ka’a, Noah avait repéré qu’on pouvait se baigner sous une des chutes. Il a beaucoup insisté pour que je l’accompagne, mais l’eau était tellement froide qu’au dernier moment il s’est arrêté au niveau du nombril et a préféré aller crapahuter dans les rochers et le petit rapide après les chutes.

Au final il va patauger une bonne demi-heure mais c’est moins dur que de s’immerger intégralement. D’ailleurs les rares qui l’ont fait nous ont bien montré au vu de la tête qu’ils faisaient que ce n’était pas une partie de plaisir.

Aux Hanawi falls, même configuration, et même causes, mêmes effets. En tout cas ces stops sont rafraichissants et les locaux animent bien les lieux en tentant pour les plus aventureux des pirouettes lors de leurs sauts. A un moment il y en a un d’ailleurs qui va se blesser assez sérieusement l’épaule. Il semble être mal retombé en pénétrant l’eau. Il faut dire que de cette hauteur ça doit être un mur. Il revoit avec ses parents la vidéo du saut qu’ils ont filmé et ils commentent pour qu’il ne reproduise pas la même erreur. On sent que c’est la fierté du coin et les groupes rivalisent entre eux pour savoir qui osera sauter de plus en plus haut en faisant des figures.

Ce qui est sympa, c’est que les filles ne déméritent pas et participent aux sauts. En revanche ce sont loin d’être des sylphides. On est plutôt en mode petite boulotte gavée le reste de la journée à la bouffe américaine. Gracieuse, non. Courageuse, sans aucun doute.

Arrivés à Hana, on est tous un peu rincés de ce parcours. Alors on profite de notre hôtel qui bat pour la petite histoire les records du monde de distance entre le parking et notre bungalow, à savoir 10 minutes top chrono et ce n’est pas une exagération Marseillaise.

Pourquoi souligner ce point ? Parce qu’on a eu des discussions interminables sur la distance acceptable entre le parking et le château en Sologne. Plus les voitures sont proches, plus c’est pratique, moins c’est bucolique… A suivre.

Du coup, on n’avait pas pris toute notre ribambelle de sacs et on décide de laisser Noah au bungalow le temps de faire l’aller et retour pour ramener notre caravane. On aurait du se méfier à sa tête enjôleuse en nous faisant même des bisous au moment de partir qu’il nous préparait un mauvais coup.

Et en effet, le temps de faire l’aller et retour et alors qu’il avait promis qu’il ne quitterait pas le bungalow, que voit on en voiturette à mi-parcours ? Noah avec une fille du staff de l’hôtel.

Monsieur était sorti à la piscine, soi-disant parce qu’on était parti depuis tellement longtemps qu’il pensait qu’on ne reviendrait jamais. Mouais… En même temps c’est vrai qu’on avait du partir au moins 20 minutes à cause de la distance.

Bref, un rapide tour à la piscine et à 19h, on part au restau dont on n’a pas compris si c’était un restau près de l’hôtel que l’hôtel faisait passer pour son restau ou un restau indépendant ayant un accord avec l’hôtel.

Toujours est-il que cela aurait pu être un bon dîner sauf qu’en y allant j’ai commencé à être pris de vertiges en plus de ne moins en moins sentir mes doigts. Arrivé au restau, je retente le coup pour trouver un médecin et j’y arrive enfin. Une infirmière au seul Health center du coin qui,était fermé jusqu’à lundi (on est samedi soir) mais qui fini par accepter de me recevoir.

Ainsi je vais abandonner les loulous qui vont dîner sans moi pendant que j’irai me faire examiner.

Elle prend ma tension. Celle-ci est un chouillas haute, mais sans que ce soit inquiétant. Le rythme cardiaque est bon aussi. Elle me propose de me mettre une attelle. Elle pouvait faire une radio aussi mais je ne voyais pas bien comment j’aurai pu passer 5 jours avec quelque chose de cassé et déjà que je viens d’en prendre pour 150 dollars, si en plus je fais une radio j’imagine la note.

L’attelle va s’avérer un bon choix car à partir du moment où mon bras va être immobilisé, modulo le fait que du coup Virginie va devenir du coup la conductrice attitrée jusqu’à la fin du séjour, en plus de devoir porter les affaires, mettre l’essence dans le véhicule et autres gestes du même genre, je vais pouvoir retrouver au repos une vie normale.

Je rejoins Virginie à la chambre qui entre temps a dîner avec Noah. Apparemment elle a angoissée en attendant que je lui donne des nouvelles (que je ne risquais pas de donner vu que je n’ai pas d’internet ni de possibilité d’appeler avec mon tel); Noah, lui, s’est régalé avec des copains dans une grosse pente devant le restau avec des cartons en guise de luge. Ca été la grosse poilade au vu des photos visiblement.

Enfin, à partir de demain ca commencera à aller mieux. Demain, back to business.

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