Aujourd’hui, c’est tour en hélico, et pour varier les plaisirs, cette fois on a choisi la compagnie Blue Hawaiian.
Comme qui aime bien châtie bien, on a dû mettre le réveil à 5h45, car si Volcano Village a l’avantage d’être à deux pas du volcan, il est en revanche à 40 min de l’aéroport.
On part presque à l’heure de notre petit lodge, vers 6h30, et tout pourrait se passer tranquillement, sauf que ce que l’on ignorait, c’est qu’à Hawaii les enfants ont repris l’école la semaine dernière, qu’on est en semaine et que contrairement à chez nous où avant 7h c’est le désert dans les rues, ici, même sur la route qui ne semblait que desservir le volcan à partir de la ville de Hilo, c’est les embouteillages en mode entrée sur Paris. Résultat le GPS s’affole et nous indique maintenant une heure d’arrivée à 7h48. Gloups.
J’appelle pour prévenir qu’on va être en retard. La nana, très compréhensive me répond « si vous êtes en retard l’hélico part sans vous et vous perdez votre argent. Après 7h30 je ne vous garantie rien faudra voir sur place. »
Fort de ce soutien, je me rends comptes qu’on est en plus loin d’être dans la configuration idéale car si c’est Virginie qui conduit depuis 3 jours à cause de mon mal de bras, ce matin elle était fatiguée et donc c’est moi qui suis au volant.
Et alors me direz-vous ? Et bien cela veut dire que le copilote du trajet, c’est Virginie. D’habitude la configuration gagnante c’est Virginie qui conduit et moi qui trouve les chemins de traverse. Quand c’est Virginie qui nous guide, une très longue expérience indique que dans 100% des cas on s’engueule. Et là il faut qu’on gagne 15 minutes – attendez non 20 minutes maintenant – pour ne pas rater l’hélico et le temps d’arriver ne fait qu’empirer au fur et à mesure qu’on approche de Hilo.
Mais heureusement, ma petite femme va me faire mentir car non seulement elle va nous trouver une petite route alternative, mais en plus pour une fois, elle ne va pas me dire de tourner à droite une fois qu’elle se sera rendu compte que c’était à la rue d’avant qu’il fallait le faire.
En tant que telle, la petite route qu’elle me fait prendre ne fait gagner que 2 minutes, mais ça c’est si on respecte la limite de vitesse de 30 miles à l’heure. Encouragé par nu local devant moi qui est à plus de 60, je me mets dans ses roues et bombe pour rattraper le temps.
On arrive au final à 7h43, juste à temps pour choper le vol. On a même le temps de faire le safety briefing (bon peut-être un peu écourté sur la fin certes). A l’aise !
Le paysage qu’on va apercevoir durant ce tour en hélico s’avère très différent de ce qu’on a vu sur Kauai.
Ici on est sur la zone de l’ile impactée par les nombreuses éruptions, dont celle de 2018. On a bien globalement une végétation dense de type tropicale / forêt primaire, mais d’en haut on voit les coulées de lave qui ont transpercé la végétation et laissés des zones désertiques au fil du temps.
On comprend mieux également le système éruptif de l’ile d’en haut.
Toute l’ile est une composition de 4 volcans plus ou moins interconnectés, tous en pente douce, et dont la lave coule généralement le long du flanc jusqu’à la mer. Là où la coulée de lave rencontre la mer, de nombreux kilomètres carrés de terre sont gagnés sur l’océan. A l’inverse la mer érode les zones côtières épargnées par les coulées.
Les coulées de lave ne partent pas toujours des cratères visibles de chaque volcan, bien au contraire. On a une multitude d’énormes cratères éruptifs qui sortent de n’importe où, souvent en plein milieu de la végétation et avec un niveau de prévisibilité qui s’améliore avec le temps mais reste très aléatoire.
Ainsi toute la région est parsemée de ces énormes cratères et, selon l’antériorité de la dernière coulée, le cratère est soit vierge de végétation, soit au contraire tout a repoussé en son sein.
Les paysages se succèdent ainsi sur des kilomètres jusqu’à atteindre le cratère de Haleakala actuellement en éruption et d’où on a pu voir la lave hier soir.
D’en haut, on perçoit mieux les dimensions et les impacts de la dernière éruption. Le cratère initial, et son agrandissement, qui représente désormais 3 à 4 fois à vue de nez le cratère originel.
La route d’asphalte qui avait été tracée initialement à bonne distance du cratère par précaution dans les années 70s se retrouve ainsi par endroit totalement engloutie par le nouveau cratère.
On aperçoit ainsi une route littéralement coupée en deux, où, plusieurs dizaines de mètres en contrebas, on retrouve le pendant de la route d’origine qui est resté intact mais qui est désormais totalement déconnecté de tout. C’est assez impressionnant.
A la verticale du cratère la météo change radicalement. L’hélicoptère commence à être un peu balloté par les courants ascendants créés par la lave en contrebas. Alors qu’on volait sous un ciel bleu azur, il faut ici que le pilote contourne les zones de fumées pour nous permettre d’apercevoir le fonds du cratère.
C’est plus impressionnant que beau à proprement parlé, mais ça vaut le coup pour comprendre ce qui se passe au sol ou on finit par avoir une vision très parcellaire en définitive.
Sur le chemin du retour on s’éloigne un peu des cratères pour survoler des cascades en pleine jungle, puis on survole la baie d’Hilo. Par endroits on voit des coulées de lave en plein milieu de quartiers. Pas étonnant qu’en 2018 près de 700 maisons aient été détruites.
Et comme sur Kauai, 3 minutes avant d’atterrir, notre petit bonhomme, bercé par le ronronnement de l’appareil, s’endort.
Voilà, il est 9h30, et nous avons toute la journée devant nous. Le monde appartient en effet à ceux qui se lèvent tôt.
Virginie nous dégotte un endroit sympa pour petit déjeuner. Mon bras étant de plus en plus douloureux, le serveur m’indique une clinique pour les « urgences touristes » mais une fois sur place je comprends qu’ils ne sont pas habilités à faire grand-chose d’autre que constater que j’ai mon poigné qui a gonflé et me prescrire de l’Ibuprophen. Ils m’orientent vers l’hôpital.
Pour le coup celui-ci est un énorme hôpital et j’avoue que ça me décourage d’avance de perdre des heures dedans quand on sait comment fonctionne le système de santé US. Comme à côté on voit qu’il y a la Rainbow fall, je lâche l’idée de l’hôpital et on va tous se changer les idées devant la cascade. Il parait qu’il y a souvent des arcs en ciel. On n’en verra pas, mais elle est jolie quand même.
On reprend la route direction le jardin botanique dont on a compris que c’était une merveille.
2 minutes avant d’arriver, bien évidemment, Noah s’endort dans la voiture. Depuis son Covid, clairement il a des coups de fatigue qu’il n’avait pas avant et depuis une semaine non seulement il fait de grosses nuits, mais en plus il fait facilement 1 à 2 siestes en voiture dans la journée.
Comme on a le temps et qu’il est midi, on se décide à attendre un peu dans le parking pour le laisser se reposer. Bilan ? Il va dormir près de 2h ! Pour le coup, il y aurait eu le temps de faire l’hôpital en long et en large.
Au réveil, il ne déborde pas de motivation, mais des Mentos à la sortie de la voiture et la perspective d’aller acheter une glace v le fait changer d’avis. Nous voici tous les 3 avec nos glaces à l’eau à l’entrée du jardin. Quand il voit le plan du jardin, ses yeux s’illuminent. C’est lui qui va nous guider et il est excité comme une puce en voyant qu’il y a 28 numéros qu’il va falloir chercher dans l’ordre.
A certains moments, clairement il était plus intéressé par la chasse aux numéros que par les plantes, mais cet endroit est tellement agréable que tout le monde va y trouver son compte. Le jardin descend via des passerelles vers un petit cour d’eau et une cascade, puis poursuit vers le bord de mer au cœur d’une forêt tropicale. Il y a des dizaines de variétés d’orchidées. On passe vraiment un très bon moment.
On voulait poursuivre ensuite sur le Onomea bay trail qui était supposé traverser le jardin. On avait d’ailleurs lu qu’il fallait commencer par le jardin car sinon un garde nous bloquait l’entrée si on ne présentait pas notre billet.
Mais quand on trouve enfin le chemin vers le Onoma Bay trail, s’il est bien accessible, le garde nous en barre l’accès malgré notre billet en disant qu’il faudra faire le chemin par le début du trail situé en dehors du jardin. C’est absurde, mais bon aux US, « the rule is the rule « .
Ceci sera d’autant plus absurde que lorsqu’on reprendra la voiture pour en effet faire le début de trail, après 150 mètres on se retrouvera devant le même gardien. Bref soit on n’a rien compris, soit ce trail n’est tout simplement plus possible à faire.
Il est 16h30, et comme on a un peu de temps devant nous, on file aux Akaka Falls à 20 minutes d’ici. Il y a 2 chutes à voir sur un parcours en boucle de 25 minutes. Au final je crois qu’on a préféré l’énorme bagna tree avec ses centaines de racines tronc.
On finit par dîner à Hilo dans un endroit plutôt sympa après avoir fait chou blanc deux fois avant devant des restaus qui s‘avéraient être des restaus d’hôtel moche mais qui avaient l’appellation steackhouse qui donnaient l’eau à la bouche de Virginie. Sans être un steak house on a au moins pu manger deux bonnes viandes ce qui était le but.
Retour un peu longuet au Volcano Village situé à 40 minutes d’ici, mais avec la possibilité d’une grasse mat demain et la perspective d’une nouvelle nuit au frais à 1300 mètres d’altitude devant un poele.
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